Fodé SYLLA

by ARKALKI 1 Comment

Etudiant Faculté des Sciences Sociales (FASSO) Ségou 
Tél : 93131032
Bamako

I- Aperçu sur le thème :

La notion d’identité linguistiquequi consiste à ancrer l’identité dans une langue conçue comme une propriété. Je serai tenté de dire que l’identité fondamentale est l’identité linguistique : c’est bien par la langue que l’être, puis le groupe, construisent leur identité, en elle qu’ils se fondent, s’apparentent, se distinguent.  

Le concept de l’identité renvoie à une vision sociologique, anthropologique de la culture et de la linguistique. Il recouvre une réalité très vaste à la fois en fonction des us et des coutumes, du mode de vie qui englobe tous les éléments de l’activité humaine. L’identité devient alors ce qui fonde le groupe, ce qui l’unifie, mais aussi ce qui permet à ses membres de définir leur appartenance au groupe.

Le thème d’identité survient aussitôt que l’on traite des rapports au sein d’une communauté linguistique, entre les langues et les locuteurs qui parlent ces langues. Le terme d’identité suppose avant tout une unité. Il est d’abord utilisé en psychologie où il désigne ce qui fonde l’unité du «moi» de tout individu, autrement dit ce qui fonde l’individu lui-même. 

L’identité devient alors ce qui fonde le groupe, ce qui l’unifie, mais aussi ce qui permet à ses membres de définir leur appartenance à ce groupe, de le reconnaître en tant que groupe d’appartenance, de le délimiter et de le distinguer des autres.  

L’identité linguistique suppose de la part des locuteurs la conscience de la langue comme élément unificateur du groupe, la représentation de ce groupe, de leur inclusion dans ce groupe mais aussi de ce qui le distingue des autres. L’identité linguistique ne peut se construire que par le biais d’une conscientisation de son appartenance à un groupe linguistique, à une communauté.

 La langue meurt parce qu’elle n’a plus de locuteurs. Parfois, la langue disparait avec les derniers locuteurs ce qui montre la relation d’interdépendance vitale qui existe entre l’homme, son identité linguistique et sa langue. On sait bien que la mort d’une langue n’est pas un phénomène naturel mais plutôt un phénomène socioculturel. La langue meurt parce que dominée par une langue dominante qui porte en elle : argent, techniques, l’idéologie… L’importance qu’on attache à l’identité spécifique est une source fréquente d’incompréhension entre le groupe majoritaire et la minorité linguistique. Il apparaît ainsi que plus des locuteurs perçoivent leur langue comme étant en danger de disparaître, de s’affaiblir, d’être dominée par d’autres, plus ils ont tendance à renforcer le lien entre leur identité sociale et leur identité linguistique.  

Il existe un lien particulièrement fort entre la langue et le sentiment d’appartenance à un groupe. L’enfant ayant absolument besoin d’être semblable aux autres, reconnu par le groupe, le groupe des enfants du village ou du centre de loisirs, favorisera et construira son identité nouvelle sur la langue qui lui rapporte quelque chose de concret.

La reconnaissance d’une identité linguistique et culturelle au sein de la société doit encourager leur manifestation. La perspective égalitaire pour la cohabitation est un défi pour tous ceux qui veulent que l’identité personnelle puise librement et égalitairement dans la mouvance des identités sociales et linguistiques.

La langue d’origine semble investie d’une fonction symbolique fondamentale qui se révèle tant au niveau de la conscience linguistique qu’à celui de déclaration d’allégeance. Celle que l’on apprend dès l’enfance est probablement la plus importante de toutes les langues qu’un individu peut apprendre. Elle le rattache à sa mère, sa famille, sa culture. Plus il y a de langues apprises, plus de rapprochements se font avec les gens. Les personnes bilingues ou les polyglottes se rendent compte plus facilement des différentes façons de désigner une même chose sans pour cela écarter du groupe les locuteurs étrangers. 

Identité linguistique au Mali :

Seul au moins 30 % de la population sait lire et écrire une des langues nationales ou d’autres langues. Il y a plusieurs langues africaines au Mali dont la répartition géographique des locuteurs de chacune des langues varie selon les régions : le bambara est parlé dans les régions de Ségou et Koulikoro, le peul dans la région de Mopti, le songhay dans la région de Tombouctou et le soninké dans la région de Kayes.  

A l’arrivé dans chaque zone géographique, le citoyen d’une autre zone est carrément dépaysé et remarque que la langue locale du milieu est incontournable et doit être apprise obligatoirement ainsi que les us et coutumes de la localité. La proportion de personnes capables de lire et écrire une langue nationale est en progression constante.  

La distanciation sociale dans la communication verbale, voire la marque d’une supériorité de statut, s’expriment en parlant le français. Les exemples qui peuvent décrire les multiples fonctions et usages du français au Mali abondent. Cependant, des facteurs historiques sont à l’origine de la concurrence qui est faite au français, non seulement dans la gestion de la vie publique au quotidien, mais également dans la sphère de l’école. L’option socialiste à l’indépendance et le désir de construction d’une identité propre ont amené les autorités du Mali ont envisagé l’utilisation des langues nationales comme outils de développement et les choix idéologiques et politiques qui ont été opérés ont défini un paysage linguistique qui a évolué au fil des ans. En outre, la vitalité démographique des groupes a aussi participé à cette recomposition à la fois linguistique et en terme de population. 

Les langues maliennes sont davantage utilisées dans la vie de tous les jours notamment en ce qui concerne les soins dans les hôpitaux ou les centres de santé. 

Comment ( 1 )

  1. Felix Meyer
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