Fanta SANKARE

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Fanta SANKARE
Comptable 
Tel.76 03 86 71

Situation des inégalités entre les femmes et les hommes :

Le Gouvernement du Mali a initié un document de Politique Nationale Genre du Mali, résultat d’un vaste processus de consultations. 

Etats de lieux : 

Les inégalités et disparités sur les aspects relatifs aux droits, l’accès aux services et infrastructures sociaux de base, l’accès aux biens de production, l’emploi et les revenus, la gouvernance et la représentation et participation femme/homme sont criardes. Les inégalités structurelles sont mises en exergue à travers l’analyse des principales politiques nationales dont la mise en œuvre a des impacts directs sur la vie des femmes. Il s’agit des politiques de la justice, de l’éducation, de la santé, de la population, du développement rural, de l’environnement et de l’eau. Dans le but de dégager un portrait complet de la situation et de tirer les enseignements pour améliorer la gouvernance du domaine du Genre.

Les femmes sont confrontées à des vides juridiques en ce qui concerne la jouissance de leurs droits d’héritage, méconnaissance presque généralisée des lois qui ne sont pas accessibles aux populations. Aussi, l’exercice et la jouissance des droits des femmes rurales sont fortement tributaires du contexte social marqué par des us et coutumes défavorables à leur épanouissement. Les femmes restent victimes de violences de plusieurs ordres, à savoir les violences physiques, les violences sexuelles, les violences psychologiques, la répudiation, l’excision, les violences découlant des privations et discriminations, les violences des femmes sur les femmes, la prostitution forcée et le proxénétisme. 

Fondements juridiques :

La Constitution malienne affirme la souscription du Peuple souverain à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 et à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des peuples. Le principe de primauté des droits universels sur les lois nationales est affirmé dans la Constitution. Le Mali a souscrit à l’ensemble des traités et conventions sans émettre de réserves dont la plus importante concerne la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Cette Convention consacre également l’accès égal des femmes aux opportunités dans les domaines de la vie économique et sociale et préconise une synergie entre la culture et les droits. Elle reconnaît leurs poids respectifs tout en soulignant que celui du droit est prépondérant. 

Fondements politiques :

La Politique Nationale du Genre au Mali constitue un instrument cadre pour accélérer la mise en œuvre des engagements politiques. En sus de ces actions centrées sur l’insertion économique des femmes, la Lettre de cadrage présente une vision globale en précisant que : « En accompagnement de la promotion économique de la femme, la question de sa participation à la vie publique et globalement celle de sa situation sociale, doivent être prises en compte par le Gouvernement.  

Fondements socioculturels :

La Politique Genre pour équité du Mali n’est pas en opposition aux valeurs socioculturelles qui forgent l’identité et la fierté du Peuple malien. Elle vient plutôt réaffirmer et renforcer les valeurs positives et respectueuses des droits des femmes et des hommes qui se traduisent dans les pratiques familiales, sociales et communautaires. Elle reconfirme le rôle indéniable de la famille comme vecteur de transmission des valeurs culturelles et égalitaires. Une des valeurs culturelles séculaire du Mali est le Maya qui couvre un vaste champ sémantique où les notions d’être, de savoir-être et de savoir-faire sont essentielles. Il englobe les notions d’hospitalité (jatigiya) et d’alliance (sanakunya) qui occupent chacune une place stratégique car porteuses de valeurs sur le savoir-vivre ensemble, le partage, la solidarité, la paix et la cohésion sociale. Ces valeurs essentielles cimentent les relations entre les femmes et les hommes au Mali au niveau de toutes les aires culturelles.

Fondements économiques :

Les économies qui diminuent ces disparités et qui améliorent le statut des femmes se développent plus rapidement. Les inégalités sont coûteuses et représentent des pertes constantes pour la société. Ces coûts se manifestent par un niveau inférieur de la productivité, de compétitivité et de bien-être des populations. L’égalité entre les femmes et les hommes est à la fois un droit fondamental et un atout économique. 

Les violences à l’égard des femmes et le non-respect des droits fondamentaux représentent un coût important non seulement individuel et social, mais aussi économique. Bon nombre de pays commencent à s’intéresser à l’estimation des coûts engendrés par les inégalités entre les sexes et par les violences envers les femmes. Les violences engendrent des coûts directs et indirects qui sont appréciables. Le travail des femmes, rémunéré ou non, a un impact économique. Si leur contribution était reconnue et comptabilisée dans le secteur agricole et si elle bénéficiait d’un soutien correspondant, la plus-value ainsi dégagée par les femmes dans ce secteur contrebalancerait tous les coûts ou économies supposés qui découlent de l’inégalité. 

Influence des facteurs socioculturels sur le statut des femmes :

La société malienne se compose de différents groupes ethniques répartis sur l’ensemble du territoire national. Ils sont nomades ou sédentaires et de fait évoluent dans trois systèmes de production dominants, à savoir l’agriculture, la pêche et l’élevage sur lesquels viennent se greffer l’artisanat et le commerce. Ces groupes ethniques se caractérisent traditionnellement par une forte hiérarchie sociale dans laquelle la femme, en tant que mère et épouse, connaît une diversité de situation qui détermine son niveau d’accès aux ressources productives, à la prise de parole et la participation à la prise de décision ou encore aux opportunités économiques et sociales. Malgré la diversité de leurs croyances et pratiques, les ethnies partagent la spécificité de la différenciation des rôles masculin et féminin, même si celle-ci peut varier en intensité selon le milieu géographique d’appartenance, la catégorie socioprofessionnelle et l’âge. Toutefois, les pratiques coutumières et religieuses demeurent encore les références pour la gestion des rapports entre les femmes et les hommes dans la famille. Elles sont malheureusement utilisées pour justifier des comportements et pratiques néfastes comme l’excision, les bastonnades, les mariages précoces et forcés. La division sociale du travail aidant, les rôles des femmes sont essentiellement reconnus au niveau de la reproduction sociale et de l’établissement de relations sociales et ceux des hommes dans les domaines d’activités productives.  

Education :

Les efforts consentis par le Gouvernement malien et ses partenaires ont permis d’améliorer l’accès des filles aux différents niveaux d’enseignement. L’indice de parité garçon/fille est de 0,70 pour le Mali, soit 70 filles pour 100 garçons au niveau du secondaire.

Malgré les progrès constatés, les inégalités entre les sexes persistent et caractérisent la situation d’ensemble du système éducatif. Les filles sont moins scolarisées que les garçons. Le taux d’achèvement des filles à la fin du second cycle est aussi très faible, ceci à cause de l’éloignement du second cycle, des mariages et grossesses précoces. Les effets bénéfiques de l’éducation de la population féminine sont : une réduction de la mortalité maternelle et infantile, l’espacement des naissances, une amélioration de la santé et du bien-être familial, un accroissement de la productivité agricole et des revenus ainsi qu’une augmentation de la productivité générale des femmes et de l’économie dans son ensemble. 

Accès aux facteurs de production :

Les branches agricoles ont enregistré la participation de 63,7% des femmes actives, on observe une augmentation du nombre de femmes dans ce secteur. Dans le secteur agricole, la répartition sociale du travail pèse lourdement dans l’organisation de la production. Ainsi, les hommes sont davantage actifs dans les cultures de rente qui procurent plus de revenus et les femmes dans les cultures vivrières destinées en priorité à la subsistance de la famille. Cette organisation sociale du travail justifie aussi le niveau assez faible de l’accès et l’utilisation des ressources productives par les femmes. Au niveau de l’accès à la terre, on constate que des inégalités persistent, dans la mesure où moins de 20% des responsables de parcelles agricoles sont des femmes. Selon le RGA il y a plus d’hommes exploitants agricoles sans parcelles que de femmes. L’accès aux équipements agricoles reste très limité en zone rurale.

Inégalités et pauvreté :

Selon certaines données on note plus 11 523 femmes démunies et chefs de ménage. La perception de la pauvreté des femmes chefs de ménage, l’insuffisance alimentaire serait le premier critère d’appréciation de la condition de pauvreté. Selon cette source, 84% des ménages dirigés par les femmes sont pauvres contre seulement 42% de cas chez les hommes. Les ménages dirigés par des femmes sont donc plus exposés à la pauvreté énergétique que ceux dirigés par des hommes.

Gouvernance, représentation et participation :

Les femmes sont encore peu nombreuses à investir les instances de décision tant dans la gestion des affaires publiques et privées que dans la politique. Par rapport à la gestion des affaires publiques, il est réjouissant de constater dans les gouvernements précédents que les femmes sont commises à des postes ministériels jusque-là réservés aux hommes.

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